Le 14 septembre dernier, le gouvernement du Québec a cédé aux pressions des groupes environnementaux en annonçant son intention de créer une aire protégée sur la rivière Péribonka. De plus, lors d’un point de presse, le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, M. Benoît Charrette, a indiqué que les 82 autres projets d’aires protégées étaient encore dans ses cartons et qu’ils pourraient voir le jour prochainement.
Tous les projets d’aire protégée ont des impacts directs sur la possibilité forestière puisque ces superficies sont exclues des forêts aménagées. Il est clair que ces projets sont des menaces considérables pour la foresterie régionale, car en diminuant la possibilité de récolter la forêt, c’est toute la grappe industrielle reliée à filière forestière qui est menacée et en finalité ce sont des milliers de travailleurs et leurs familles qui écoperont!
En plus des projets d’aires protégées sur lesquels travaille le MELCC, le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, M. Pierre Dufour, a réitéré au printemps 2021 son intention d’annoncer une stratégie de protection de l’habitat du caribou forestier pour 2022. Cette stratégie, plus restrictive que le plan de rétablissement du caribou forestier 2013-2023 actuellement en vigueur, soulève aussi de vives inquiétudes au sein du milieu forestier. L’application de ce plan de rétablissement a déjà conduit à une baisse de 700 000 m3 de possibilité forestière. Une autre baisse de possibilité forestière liée à la mise en place de la nouvelle stratégie signifie la fermeture définitive de plusieurs scieries et entrepreneurs forestiers, sylvicoles, fournisseurs de services, de cette base industrielle de notre territoire. À cela, s’ajoute l’actuelle épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) qui sévit sur nos territoire et qui amplifie ces menaces. L’accès à la matière ligneuse est de plus en plus difficile et complexe.
Le Saguenay-Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord se sont développés grâce à la forêt et nous souhaitons vivement que ce soit le cas pour les générations futures. Nous sommes conscients qu’il est important de protéger certains secteurs, mais nous ne pouvons plus accepter que la voix des groupes environnementaux soit toujours écoutée, et ce, au détriment de celle de nos 60 000 travailleurs forestiers.
Les communautés forestières veulent faire partie de la solution et réclament que la forêt aménagée soit considérée comme la meilleure contribution du Québec pour lutter contre les changements climatiques; le premier pas de cette contribution est de récolter un arbre, assurer sa régénération et utiliser son bois.
Avec la crise sanitaire que nous sommes en train de traverser, qui entraîne des impacts dévastateurs pour l’économie d’ici, les gouvernements doivent comprendre que la reprise économique régionale passe par l’industrie forestière.
Pascal Cloutier, président
Alliance forêt boréale